Le cloud comme eau courante : est-ce vraiment aussi simple qu’il y paraît ?

Le cloud comme eau courante : est-ce vraiment aussi simple qu’il y paraît ?

La transition vers le cloud est-elle vraiment aussi simple qu’on le pense ? Ou le risque de complexité est-il bien réel ? Les compétences disponibles sur le marché du travail et les choix stratégiques basés sur les besoins de votre entreprise déterminent en partie où il est préférable d’exécuter votre IT.

« Passer au cloud ne résout pas tout d’un coup », commence Koen Claesen, Cybersecurity Advisor pour SAP. Les entreprises passent souvent au cloud parce que c’est simple et sûr, mais en réalité, c’est souvent plus complexe que prévu. « C’est seulement une fois que vous êtes dans le cloud que le vrai travail commence. »

Les autres messieurs de la table ronde sur le cloud, organisée par ITdaily, partagent également cet avis. Sont également présents Mario Casier, Business Unit Manager Cloud, Software & Security chez Copaco, Dirk Deridder, CTO de Smals, Luc Costers, Country Lead Nutanix Belux et Europe de l’Est chez Nutanix et Tobias Pauwels, Directeur des ventes chez Ctac.

Eau courante

Les participants autour de la table essaient d’abord d’expliquer avec leurs propres mots ce qu’est exactement le cloud. « Le cloud, c’est l’IT comme l’eau et l’électricité », lance Costers. « La technologie cloud masque la complexité de l’IT. On dirait qu’on branche la prise dans le mur ou qu’on ouvre le robinet et que de la capacité IT en sort. »

Le cloud, c’est l’IT comme l’eau et l’électricité

Luc Costers, Country Lead Nutanix Belux et Europe de l’Est Nutanix

« Le cloud en soi est une autre façon d’aborder l’IT dans sa totalité », poursuit Deridder. « Il est important de se demander ce que vous voulez accomplir avec cela. » Casier partage également cette description. « Le cloud n’est pas un but, mais un moyen de répondre aux besoins de l’entreprise. »

Étonnamment complexe

Nous sortons de l’ère de la stratégie cloud first. « De nombreuses entreprises passent au cloud parce qu’elles pensent que c’est facile et bon marché, mais c’est seulement à ce moment-là que le vrai travail commence », remarque Pauwels.

« Beaucoup de nos clients ont leurs données à différents endroits, comme une combinaison d’un ERP cloud public et de logiciels dans leur propre centre de données. Comment allez-vous gérer cela avec la sécurité ou l’authentification unique ? Comment allez-vous intégrer toutes les données entre elles et garder le contrôle ? » C’est alors que la complexité apparaît et que les clients se posent de nombreuses questions.

« Une des grandes idées fausses sur le cloud public est que votre VM est up and running en quelques clics. Ce n’est pas si simple », remarque également Deridder. Pensez aux intégrations, à la sécurité, à la surveillance, à la journalisation ou aux sauvegardes. « Il faut beaucoup de choses pour que cet écosystème fonctionne comme sur des roulettes. »

Claesen souligne également les idées fausses concernant la simplicité du cloud. « En matière de sécurité, les clients pensent souvent que le cloud est automatiquement plus sûr. Le cloud a certes quelques avantages inhérents pour rendre l’infrastructure plus sûre, mais ils ne sont pas activés et correctement configurés par défaut. »

Choix stratégique

« Le cloud est un choix stratégique « , commence Deridder. Il met sur la table la notion de smart cloud approach. « Les choix stratégiques doivent partir d’un objectif précis. « Qu’espérez-vous atteindre et quel est le contexte de votre entreprise ? »

Le cloud est un choix stratégique.

Dirk Deridder, CTO Smals

Toutes les entreprises n’ont pas les mêmes besoins ou les mêmes possibilités. Pour une organisation, le cloud public peut être idéal pour une mise à l’échelle rapide, tandis que pour une autre, une solution sur site est plus judicieuse en raison du contrôle et de la conformité.

Costers remarque à ce propos que les entreprises ne savent souvent pas bien ce que cela leur coûte de faire l’IT elles-mêmes, sans parler du coût final de l’utilisation chez un hyperscaler. Claesen met également en garde : « Passer au cloud ne résout pas tout d’un coup. » Le choix du cloud n’est pas seulement technique, mais surtout stratégique, adapté aux objectifs, au contexte et aux coûts.

Marché du travail

Les entreprises choisissent souvent de transférer certaines charges de travail vers le cloud ou de les externaliser, car les compétences nécessaires sont parfois difficiles à trouver sur le marché du travail. Les compétences qui sont disponibles sur le marché déterminent en grande partie le choix de l’endroit où vous allez exécuter votre IT.

Passer au cloud ne résout pas tout d’un coup.

Mario Casier, Business Unit Manager Cloud, Software & Security Copaco

Deridder : « Pour certains besoins de niche, il est difficile de trouver des profils sur le marché. Dans ce cas, il est préférable d’externaliser vers le cloud public. Dans d’autres situations où des compétences sont disponibles et où l’expertise technique est plutôt faible, il peut être intéressant de se tourner vers l’on-prem. »

Le choix de l’endroit où vous allez exécuter quelle IT est un choix stratégique qui peut donc être examiné du point de vue du personnel. Casier développe ce point en expliquant l’importance de la formation continue, des outils et de l’automatisation appropriés.

« Quelles tâches faites-vous exécuter par vos propres employés, et qu’externalisez-vous ? », C’est la question que nous devons nous poser selon lui. « Chez Copaco, nous voulons non seulement former les employés, mais aussi offrir des outils et des automatisations. » Il considère ces outils comme un levier pour déployer efficacement des profils moins expérimentés, afin que les profils seniors puissent se concentrer sur les activités principales.

Conseil

Les messieurs autour de la table s’accordent à dire que le cloud est plus complexe que ce que l’on (et surtout les hyperscalers eux-mêmes) laisse entendre. De plus, il n’est pas évident de trouver des employés possédant les compétences appropriées.

« Le cloud est inévitable. Il faut y aller, mais la question est de savoir comment », déclare Pauwels. C’est différent pour chaque client ou industrie. Le consensus général est que demander conseil et avoir un partenaire fiable sont indispensables dans le cloud. « Entourez-vous de partenaires et d’experts qui ne font pas partie de votre propre entreprise », conclut Casier.


Cet article est le premier d’une série de trois consacrés à notre table ronde sur le cloud. Cliquez ici pour accéder à la page thématique contenant l’autre article, la vidéo et nos partenaires.