Les États-Unis imposent de nouvelles restrictions à la Chine. L’exportation de plusieurs composants et outils destinés à la fabrication de puces n’est plus autorisée et plus de 100 nouvelles entreprises chinoises seront placées sur la liste noire.
ILe président américain Biden, dans les derniers jours de son mandat, renforce les restrictions commerciales avec la Chine, selon Bloomberg. 27 nouveaux composants et outils nécessaires à la fabrication des puces seront soumis à des restrictions à l’exportation. 140 entreprises chinoises se retrouveront à leur tour sur la « Entity List », c’est-à-dire la liste noire des États-Unis en matière de commerce.
Cette nouvelle campagne de restrictions se concentre sur les exportations de supports de mémoire. Le HBM2 ne peut plus être exporté. Cela s’applique à la fois aux entreprises américaines et aux entreprises étrangères qui utilisent des produits américains d’une manière ou d’une autre. Dans la pratique, pratiquement tous les grands acteurs du monde des puces électroniques doivent respecter les règles américaines.
La mémoire HBM2, comme d’autres composants limités, est utilisée dans les puces haut de gamme. La mission des États-Unis est de ralentir autant que possible le développement de ces puces et des technologies associées (IA) en Chine. Par crainte que ces technologies n’apportent une valeur ajoutée à l’armée chinoise, les États-Unis souhaitent conserver à chaque fois au moins une génération technologique d’avance sur leurs rivaux.
ASML et les Pays-Bas
Il y a des quelques exceptions. Par exemple, les entreprises occidentales sont autorisées à emballer la mémoire HBM2 en Chine, si le risque que la mémoire soit détournée vers des acteurs nationaux est faible. De plus, les États-Unis prévoient des restrictions pour les pays qui sont en mesure d’imposer eux-mêmes des restrictions similaires.
Ce sont notamment le Japon et les Pays-Bas. ASML, qui fabrique les machines de lithographie les plus avancées au monde, essentielles à la production de puces, a son siège à Eindhoven. Les États-Unis semblent prendre l’initiative des restrictions commerciales sur les Néerlandais, bien qu’ils fassent pression pour qu’elles soient imposées. À ce stade, ni les Pays-Bas ni le Japon n’ont déclaré qu’ils le feraient.
La guerre commerciale avec la Chine concerne principalement les États-Unis. Des entreprises comme ASML perdent un accès assuré au marché chinois, sous l’effet des sanctions américaines. Inversement, la chaîne d’approvisionnement d’un grand nombre de produits occidentaux est extrêmement dépendante de la Chine, et celle-ci dispose de suffisamment de ressources pour se défendre en imposant ses propres restrictions. Les objectifs stratégiques des États-Unis mis à part, la guerre commerciale dans le domaine des technologies fait donc surtout des perdants ?