Google teste le retrait des sites d’info européens en Belgique et France

Google expérimente aux dépens des sites d’information européens en n’affichant plus leurs résultats pour les utilisateurs de Belgique et de France, entre autres pays.

Google exclut les sites d’information européens des résultats de recherche pour 1 % des utilisateurs de Belgique, des Pays-Bas, de Croatie, de France, du Danemark, de Grèce, d’Italie, de Pologne et d’Espagne. Les sites européens sont également bannis de Google Discover et de Google News.

Le géant de la recherche explique vouloir expérimenter cette mesure. Google souhaite étudier dans quelle mesure l’inclusion de ces sites d’information européens a un impact sur l’expérience de recherche des utilisateurs. Pendant le test, les résultats internationaux apparaîtront à la place des résultats européens.

Google fait valoir que les régulateurs et les éditeurs s’intéressent à cette expérience, mais ne précise pas exactement de qui vient cette demande. En outre, le test serait temporaire, mais Google ne dit pas pour combien de temps. Les éditeurs rémunérés par Google pour les extraits que le spécialiste de la recherche utilise dans ses résultats continueront à recevoir leur rémunération pendant la durée du test, comme convenu.

Menace ou expérience ?

Cette expérience a quelque chose de menaçant quant à son format. Google est en conflit avec l’Europe depuis un certain temps, en partie à cause de la directive européenne sur le droit d’auteur. Cette directive interdit notamment au géant de la recherche de montrer gratuitement des parties intégrantes du travail des journalistes. Google a menacé à plusieurs reprises d’ignorer purement et simplement les sites d’information s’ils devenaient trop exigeants.

Pour la majorité des gens, Google est synonyme d’internet. En Belgique, le géant de la recherche détient une part de marché monopolistique de 91,6 %. Si Google rejette des sites web des résultats des utilisateurs, ceux-ci ne s’en rendront pas forcément compte, à moins qu’ils ne soient au courant de l’expérience. Après tout, on ne sait pas ce que l’on ne sait pas. Toutefois, Google pourrait ensuite utiliser les résultats pour affirmer que les sites de l’UE ne sont pas très pertinents, ce qui accentuerait la tension.

Non sans obligation

Pour les sites d’information, l’expérience n’est pas facultative. Google étant en position de monopole, ils dépendent du moteur de recherche pour leur trafic et donc leurs revenus. Les administrateurs de sites web savent à quel point il est important d’optimiser leur site pour qu’il puisse se développer sur Google.

Après avoir acquis une position sur le marché, Google mène aujourd’hui une expérience pour voir dans quelle mesure il peut en abuser. Pourtant, cette situation n’est pas unique. Au Canada, l’année dernière, Google a bloqué pendant un certain temps les liens vers les actualités en réponse à une loi imposant une compensation, afin d’obtenir un meilleur accord. En Californie, aux États-Unis, l’entreprise a fait de même ce printemps en réponse à une proposition de loi allant dans le même sens.

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