Les États-Unis qualifient les amendes européennes infligées à Apple et Meta d”exploitation économique’

Les États-Unis qualifient les amendes européennes infligées à Apple et Meta d”exploitation économique’

Les États-Unis prennent la défense de Meta et Apple. Les Américains qualifient d”exploitation économique’ les amendes imposées par l’UE à ces entreprises pour avoir ignoré la législation.

Les États-Unis qualifient les amendes imposées par l’UE à Meta et Apple de ‘nouvelle forme d’exploitation économique’. La Maison Blanche fait référence aux sanctions de 500 millions d’euros pour Apple et 200 millions d’euros pour Meta, imposées sur la base du Digital Markets Act (DMA). Les amendes ont été confirmées mercredi dernier.

Les entreprises technologiques reçoivent ces sanctions car, après enquête de la Commission européenne, il s’est avéré qu’elles ne respectent pas les règles du DMA. La législation européenne tente de limiter la domination des grands acteurs en leur imposant des conditions visant à garantir des conditions de concurrence équitables.

Amende pour Apple

Concrètement, Apple doit permettre aux développeurs d’informer les clients des solutions et services disponibles en dehors de l’App Store d’Apple, où les prix sont plus bas car Apple ne perçoit pas de commission dans ce cas. Ceux qui proposent une application pour un service de streaming doivent donc avoir le droit de créer un lien vers une page d’abonnement en dehors de l’écosystème d’Apple.

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Apple s’y oppose et souhaite maintenir les transactions au sein de son propre écosystème, où elle perçoit la commission. Cette commission rend les services tiers plus chers, et par conséquent, les alternatives propres à Apple plus attrayantes. Apple sait que cela n’est pas autorisé selon la législation européenne, choisit de ne pas se conformer aux règles, et reçoit donc une amende.

Amende pour Meta

Meta ignore les règles européennes d’une autre manière. Selon les règles européennes, cette entreprise doit demander l’autorisation des utilisateurs pour traiter et combiner les données personnelles entre ses différents services. L’entreprise derrière Facebook, Meta et WhatsApp a tenté de contourner la réglementation via un faux choix : soit les utilisateurs pouvaient consentir, soit ils pouvaient refuser mais devaient payer des frais d’abonnement mensuels conséquents.

Le modèle payant a finalement été abandonné, mais il a été en vigueur pendant un certain temps bien qu’il soit contraire à la législation en vigueur. Meta doit payer une amende pour cela.

Dans les deux cas, l’UE impose des amendes aux entreprises technologiques qui ne respectent pas les règles en vigueur et clairement communiquées à l’avance. L’UE souhaite restaurer au mieux un marché technologique compétitif avec ces règles. Comme toutes les entreprises, les entreprises technologiques doivent également se conformer aux règles européennes si elles souhaitent accéder à l’immense et lucratif marché européen.

‘Barrière commerciale’

La Maison Blanche considère les amendes européennes comme du chantage. Le gouvernement de Trump pense que la réglementation a été spécialement conçue pour saper les entreprises américaines, entraver l’innovation et permettre la censure. Un porte-parole parle d’une ‘barrière au commerce et d’une menace pour la société libre’ imposée par l’Europe.

Il convient de mentionner que la Maison Blanche fait cette réflexion sur le chantage et les barrières commerciales au milieu d’une guerre tarifaire où le pays impose unilatéralement des droits d’importation au monde entier, souvent en violation des accords commerciaux en vigueur.

Également pertinent dans cette histoire : alors que les États-Unis pointent du doigt l’UE pour des règles prétendument injustes, Meta a été rappelé à l’ordre pour un abus de pouvoir très similaire à celui que l’UE punit. Aux États-Unis, un procès est actuellement en cours contre Meta pour monopole présumé.