PDG d’Intel : « Nvidia a eu de la chance »

Pat Gelsinger, PDG d’Intel, qualifie la position dominante de Nvidia dans le secteur de l’IA de chance exceptionnelle. Chez Nvidia, on souligne le manque de vision d’Intel.

Lors un entretien avec le prestigieux MIT aux États-Unis, Pat Gelsinger, PDG d’Intel, a attribué le succès de Nvidia à la chance. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a été « exceptionnellement chanceux », a souligné Pat Gelsinger. Si Intel n’avait pas abandonné son projet Larrabee il y a dix ans, il aurait pu être tout aussi chanceux, selon le PDG. Larrabee était la (première) tentative d’Intel de faire une percée sur le marché des GPU en 2009, mais elle n’a jamais abouti à grand-chose.

Dans un sens, Gelsinger n’a pas tort : Nvidia était la bonne entreprise au bon moment. Cela convenait à Huang et ses collègues que les GPU pour des applications graphiques se prêtaient également bien aux charges de travail de ML et d’IA. Malgré tout, il passe un peu à côté de la plaque. Après tout, Huang a vu le potentiel de ses GPU bien avant tout battage autour de l’IA. Nvidia a alors beaucoup parié sur les GPU professionnels (IA) en parallèle de ce qui était alors son cœur de métier : le jeu. De puissants accélérateurs prenant en charge l’apprentissage profond (« deep learning ») sont sortis des chaînes de production des années avant le battage autour l’IA générative.

Chance ou vision ?

La chance de Huang réside donc dans le fait que Nvidia disposait déjà d’une grande expertise avec ses GPU pour basculer rapidement vers l’IA. Écarter le reste en le qualifiant de « chance exceptionnelle » est trop restrictif. Nvidia a vu très vite les opportunités du marché, et son PDG a eu le courage de parier massivement dessus. Intel, pour sa part, a surtout tâté et traîné pendant cette période avec la migration vers 10nm pour ses processeurs. Elle a laissé passer le train de l’IA, tout comme le train de la téléphonie mobile avant lui.

Bryan Catanzaro, vice-président de la recherche sur l’apprentissage profond appliqué chez Nvidia, le constate lui aussi. Selon lui, Intel a manqué de vision et d’exécution pour mener à bien des projets comme Larrabee.

On ne peut pas vraiment reprocher cela à Gelsinger. Il note que Larrabee a été écarté après qu’il a lui-même quitté le rôle de PDG. Gelsinger regrette maintenant cette décision. Il reconnaît également qu’Intel n’a pas forcément fait tous les bons choix depuis son départ. De plus, le PDG note que Nvidia était initialement hésitante à adopter l’IA.

Intel et Gelsinger semblent avoir commencé une croisade de fin d’année contre Nvidia. Après tout, Gelsinger avait déjà laissé entendre que l’ensemble du marché cherchait à éliminer CUDA.

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