TSMC nie toute coentreprise avec Intel

TSMC nie toute coentreprise avec Intel

TSMC n’a pas l’intention de reprendre les usines de puces d’Intel. L’idée a été uniquement suggérée par le gouvernement américain pour aider Intel à surmonter ses difficultés.

“Nous ne sommes pas en pourparlers avec d’autres entreprises concernant une coentreprise”. Le PDG de TSMC, CC Wei, n’a pas besoin de plus de mots pour mettre un terme aux rumeurs selon lesquelles l’entreprise s’associerait à Intel. Une coentreprise dans laquelle TSMC reprendrait au moins une partie des usines d’Intel ne semble donc pas à l’ordre du jour.

Les rumeurs ont commencé à s’intensifier au début de ce mois. Intel est en difficulté depuis un certain temps et une éventuelle scission de la division Intel Foundry semble être une étape logique. Dans le plan proposé, TSMC acquerrait environ 20 pour cent des usines d’Intel. TSMC n’avait jamais confirmé ces plans et les nie maintenant catégoriquement.

Scission

Intel est un client important, mais en même temps un concurrent de TSMC. Intel est le dernier grand fabricant de puces à produire ses propres conceptions. AMD a déjà cédé ses usines de production il y a des années. Ces dernières années, Intel a eu beaucoup de mal à suivre les techniques de production de TSMC, ce qui a conduit les grands acteurs à frapper à la porte de TSMC.

Cependant, on ne reprend pas des usines de puces comme ça. Les usines d’Intel sont spécialisées dans les processus de l’entreprise elle-même. Il n’est donc pas possible pour TSMC de produire soudainement des designs de son propre client dans une usine d’Intel. C’est pourquoi TSMC renonce à une coentreprise avec Intel : transformer les usines pourrait s’avérer plus coûteux et prendre plus de temps que de construire de nouvelles usines.

TSMC est activement engagé dans la construction d’usines aux États-Unis. D’ici 2028, le géant taiwanais des puces espère ouvrir un nouveau site dans l’État de l’Arizona, pour lancer pleinement la production sur le sol américain à partir de la décennie suivante. L’usine en Arizona sera cependant en retard d’une génération par rapport au siège à Taiwan. TSMC viendra également en Allemagne, mais là-bas, ce seraient principalement des puces moins avancées pour des applications industrielles qui seraient produites.

Pression de Trump

Wei clarifie l’origine des rumeurs. TSMC aurait été sollicité à plusieurs reprises par le gouvernement américain pour s’associer à Intel. Les États-Unis voient d’un mauvais œil les difficultés d’Intel. Une scission où la majorité resterait entre les mains d’Intel assurerait la production de technologie de puces avancée sur le sol américain, selon la vision idéale du gouvernement.

Trump a encore d’autres moyens de pression sur TSMC. En effet, TSMC risque d’être entraîné dans la ‘guerre des tarifs’ entre la Chine et les États-Unis. Malgré la pression politique, TSMC reste optimiste. L’entreprise ne voit pour l’instant aucune raison de réviser ses prévisions de croissance de 25 pour cent pour cette année. “Nous sommes conscients de l’impact potentiel des tarifs sur la demande, mais ne constatons pour l’instant aucun changement dans le comportement de nos clients”, déclare Wei.

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