WhatsApp se voit imposer des règles plus strictes dans le cadre de la DSA

WhatsApp se voit imposer des règles plus strictes dans le cadre de la DSA

L’application de messagerie WhatsApp franchit le cap du nombre d’utilisateurs soumis à des règles plus strictes imposées par la législation sur l’ASD.

WhatsApp est récemment devenue une très grande plateforme en ligne (VLOP) selon la définition de la Commission européenne. Il ne s’agit pas d’un compliment, car les entreprises ayant ce statut sont soumises à des règles plus strictes dans le cadre de la législation relative à l’ASD. WhatsApp est ainsi le troisième membre de la famille Meta à être désigné comme VLOP, après Facebook et Instagram.

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VLOP

L’un des critères utilisés par la Commission européenne est le nombre d’utilisateurs dans l’Union européenne. Meta a rapporté le 14 février que WhatsApp comptait 46,8 millions d’utilisateurs actifs en Europe. Toute plateforme comptant plus de 45 millions d’utilisateurs actifs est un VLOP, selon l’ASD. “WhatsApp a publié un nombre d’utilisateurs supérieur au seuil requis pour être considéré comme un VLOP dans le cadre de l’ASM”, a confirmé un porte-parole de la Commission à Bloomberg.

WhatsApp s’est penché plus particulièrement sur la fonctionnalité “Channels” introduite en 2023, qui fonctionne davantage comme un média social classique tel que Facebook. Les canaux permettent aux entreprises ou aux personnes célèbres d’envoyer des informations et des mises à jour à un grand groupe de personnes qui les suivent. L’application de messagerie compte près de trois milliards d’utilisateurs dans le monde, selon les derniers chiffres, ce qui en fait de loin la plus grande plateforme de messagerie.

Une grande responsabilité

Maintenant que WhatsApp peut se qualifier de VLOP, la plateforme se verra imposer davantage de responsabilités. L’ASD impose aux VLOP des obligations en matière de modération des contenus. Il incombe aux entreprises de veiller à ce que les utilisateurs respectent les règles et d’éviter que les plateformes ne deviennent un sanctuaire pour la désinformation et les discours haineux. Les utilisateurs doivent notamment avoir la possibilité de signaler les contenus préjudiciables.

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La législation limite également ce que les entreprises technologiques peuvent faire avec les données des utilisateurs en ce qui concerne les publicités. Elles doivent être transparentes vis-à-vis des utilisateurs sur la manière dont leurs données sont utilisées pour les publicités personnalisées et fournir un bouton de refus facile à trouver. Le non-respect de ces obligations peut entraîner des amendes allant jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires annuel. WhatsApp a mis à jour sa politique de confidentialité le 16 février pour l’aligner sur les règles de la DSA.

L’ASD met à rude épreuve les relations entre l’Union européenne et les États-Unis. Les nouveaux occupants de la Maison Blanche à Washington considèrent la réglementation comme une forme d’intimidation à l’égard des entreprises américaines. Pour l’instant, l’Europe tient bon, mais dans les années à venir, elle sera confrontée à un dilemme : réglementer plus ou moins.