X obtient illégalement des données d’utilisateurs européens pour entraîner son modèle d’IA Grok, selon l’autorité irlandaise de régulation de la protection de la vie privée (DPC).
La Commission irlandaise de protection des données poursuit Twitter International Unlimited Company, le nom officiel du bureau irlandais de X. L’entreprise de médias sociaux d’Elon Musk aurait illégalement obtenu les données de millions d’utilisateurs européens pour entraîner ses modèles d’IA.
Comme toute entreprise technologique qui veut jouer un rôle principal, X a son propre LLM, Grok. Ce chatbot est accessible à tous les utilisateurs payants. X souhaite lancer une nouvelle version de Grok cette année, et pour ce faire, elle a besoin de données. L’entreprise estime qu’elle dispose d’une source de données unique : les messages que les utilisateurs partagent sur la plateforme.
Violation du GDPR
La législation européenne interdit à X de simplement inclure ces messages dans son modèle d’IA sans que les utilisateurs n’aient donné leur consentement explicite ou sans autre base juridique valable. Fin juillet, X a ajouté un menu opt-in dans les paramètres des utilisateurs. Elle pensait ainsi avoir respecté ces obligations, mais l’authorité irlandais voit les choses dans une autre lumière.
En effet, elle a constaté que X active automatiquement l’opt-in. Les utilisateurs qui ne souhaitent pas partager leurs posts avec Grok doivent se désinscrire manuellement. X viole ainsi le GDPR parce qu’elle laisse aux utilisateurs la responsabilité de ne pas partager leurs données, a déclaré la DPC. X aurait également refusé de modifier cette procédure.
Comme X ne veut pas se conformer, les conséquences dont maintenant lourdes. Si la DPC gagne devant les tribunaux, X risque une amende pouvant atteindre 4 % de son chiffre d’affaires annuel. L’organisme de protection de la vie privée essaierait aussi d’empêcher le lancement du nouveau modèle Grok par la voie judiciaire.
Auparavant, Meta s’est également heurtée (à plusieurs reprises) aux restrictions du GDPR en Europe. L’entreprise souhaitait collecter des données auprès des utilisateurs pour entraîner ses modèles Llama et obligeait les utilisateurs qui ne le souhaitaient pas à parcourir une procédure complexe de désinscription. Cette décision a suscité de nombreuses critiques et Meta a décidé de suspendre ses activités d’IA en Europe.
Vendetta personnelle
Le PDG Elon Musk ne sait pas où il faut trouver du temps pour sa vendetta personnelle contre tout et tous ceux qui ne sont pas de son côté. Il veut intenter une action en justice au nom de X contre les annonceurs qui boycottent la plateforme de médias sociaux. Mais Musk a également des comptes à régler avec ses anciens associés d’OpenAI et veut poursuivre l’actuel chef Sam Altman.