Le régulateur irlandais de la protection des données talonne à nouveau X. La plateforme de médias sociaux avait déjà été accusée précédemment d’alimenter le modèle d’IA Grok avec les publications d’utilisateurs européens.
La Data Protection Commission (DPC) irlandaise annonce dans un communiqué l’ouverture d’une enquête sur X, l’entreprise de médias sociaux d’Elon Musk. Celle-ci doit déterminer si X a commis une faute lors de l’entraînement du modèle d’IA Grok. La DPC soupçonne depuis longtemps que le modèle Grok a été entraîné sur une utilisation illicite de tweets publics d’utilisateurs européens.
X a commencé l’année dernière à collecter des publications d’utilisateurs pour alimenter Grok. L’entreprise semblait, une fois de plus, avoir une interprétation différente de la législation européenne. Selon X, toutes les publications rendues publiques appartiennent également à l’entreprise et peuvent donc être utilisées à sa discrétion.
La législation RGPD voit évidemment les choses différemment. X doit demander le consentement explicite des utilisateurs pour pouvoir utiliser leurs tweets, qu’ils soient publics ou non. Dans une tentative de se couvrir, l’entreprise a lancé un système de désactivation au printemps dernier, mais pas conformément aux directives du RGPD. Les utilisateurs devaient se désinscrire activement pour empêcher l’utilisation de leurs tweets pour l’entraînement de l’IA via un paramètre bien dissimulé. X n’avait donc obtenu qu’un consentement apparent.
Deuxième round
La DPC avait déjà réprimandé X une première fois en août et menacé d’intenter une action en justice. X avait promis de laisser tranquilles les tweets des utilisateurs européens pour l’entraînement de Grok, ce qui avait conduit le chien de garde à abandonner l’affaire. Il n’est pas clair si cette enquête signifie que X n’a pas tenu parole.
L’entreprise risque une amende si l’infraction est établie. En 2020, X, alors encore appelé Twitter, s’est vu infliger une amende de 450 000 euros par le régulateur irlandais. Celui-ci agit également au nom de l’UE car le siège européen est situé à Dublin.
X a récemment été racheté pour la deuxième fois par Elon Musk, cette fois-ci par son entreprise x.AI. Pour 33 milliards de dollars, un montant généreux compte tenu de la valeur de marché effondrée de X, Musk fusionne les deux entreprises. La fusion doit assurer ‘une union des données, des modèles, de la puissance de calcul, de la distribution et du talent’, selon Musk.