Les chercheurs ont découvert qu’une petite modification du noyau Linux de seulement 30 lignes de code peut réduire la consommation d’énergie des centres de données de 30 %.
Une petite modification du noyau Linux mise au point par des chercheurs de la Cheriton School of Computer Science peut réduire la consommation d’énergie des centres de données jusqu’à 30 %. Cette modification, incluse dans la version 6.13 du noyau Linux, optimise le traitement du trafic réseau.
Un traitement plus efficace du réseau
Le chercheur Martin Karsten et son ancien étudiant en master Peter Cai ont découvert des inefficacités dans la manière dont le trafic réseau est traité au sein du noyau Linux. La réorganisation des opérations dans la pile réseau augmente l’efficacité sans ajouter de code supplémentaire. Il en résulte une meilleure utilisation des caches de l’unité centrale, ce qui permet d’augmenter le débit de 45 % dans certains scénarios, sans effet négatif sur la latence.
Cette modification, qui ne consiste qu’en 30 lignes de code, introduit une technique appelée suspension des demandes d’interruption (IRQ). Cette méthode limite les interruptions inutiles du processeur lorsque le trafic réseau est intense, ce qui permet d’améliorer les performances et de réduire la consommation d’énergie.
Impact sur l’industrie
L’optimisation a été développée en collaboration avec Joe Damato de Fastly et est maintenant incluse dans le dernier noyau Linux. De grandes entreprises technologiques telles qu’Amazon, Google et Meta utilisent Linux et pourraient économiser des gigawattheures d’énergie dans le monde entier en activant cette adaptation.
La recherche a été présentée à ACM SIGMETRICS 2024 et contribue à des infrastructures informatiques plus durables. Karsten souligne que les informaticiens jouent un rôle important dans l’efficacité énergétique et la durabilité, tant dans la recherche que dans la pratique.