Une étude révèle que la majorité des entreprises belges reconnaît les avantages de la facturation électronique, mais seule une petite proportion est préparée à l’obligation à partir de 2026.
À partir du 1er janvier 2026, toutes les entreprises belges assujetties à la TVA seront tenues de procéder à la facturation électronique et de se connecter au réseau Peppol pour les transactions mutuelles. L’obligation de facturation électronique via Peppol est imposée par l’Union européenne.
Les grandes entreprises devaient déjà intégrer cette capacité, mais désormais, c’est au tour des PME, des micro-entreprises et des entreprises individuelles. La Belgique a fixé sa date limite nationale pour la transition complète vers la facturation électronique au 1er janvier 2026, ce qui permet aux entreprises de bien se préparer à l’échéance européenne de 2030.
Malgré l’échéance imminente, toutes les entreprises ne sont pas encore montées dans le train Peppol. Les sociétés de comptabilité Lucy et Horus Software ont récemment mené une enquête sur la sensibilisation des entreprises belges à cette nouvelle obligation. Il en ressort qu’une grande majorité des entreprises n’est pas encore suffisamment préparée à la nouvelle facturation électronique via Peppol, mais en reconnaît les avantages.
“Avec l’échéance du 1er janvier 2026, cela ne va toujours pas assez vite. 8 PME belges sur 10 ne sont toujours pas connectées à Peppol”, déclare Philippe Kimpe, fondateur de Lucy.
Ancrés dans les vieilles habitudes
Selon une étude menée par Horus Software en collaboration avec iVox auprès de 317 PME belges, il apparaît que Peppol et la facturation électronique obligatoire ne sont pas encore totalement sur la carte. 67 % des PME belges n’utilisent pas encore la facturation électronique, malgré son introduction obligatoire à partir de 2026. De plus, une entreprise sur cinq facturerait encore via Word ou PDF, 26 % via Excel.
En outre, l’étude révèle que 33 % des dirigeants d’entreprise ne connaissent pas encore l’obligation. Aux Pays-Bas, ce chiffre semble être plus élevé (16 % n’en savent rien), 38 % des entreprises néerlandaises utilisent déjà un logiciel basé sur Peppol.
Conscients des avantages
Bien qu’une grande partie des entreprises interrogées ne pratique pas encore la facturation électronique, l’étude de Lucy montre que la conscience de ses avantages est assez bonne. L’étude révèle que la majorité considère la facturation électronique comme une simplification administrative (70 %), un gain de temps (66 %) et une réduction des erreurs (62 %). Et c’est à juste titre, car la facturation électronique garantit que tout se déroule selon un schéma fixe, dans un même cadre.
L’étude d’Horus Software montre des chiffres similaires. “Grâce à la plateforme Peppol, les entreprises devraient effectuer moins d’opérations manuelles, facturer plus rapidement et donc être payées plus rapidement. Nous le constatons également dans nos chiffres : sept PME sur dix (71 %) déclarent que la facturation électronique facilite l’envoi des factures, tandis que six sur dix (62 %) s’attendent à commettre moins d’erreurs”, déclare Benjamin Tailleur, COO chez Horus Software.
Obstacles
Malgré la connaissance croissante de la facturation électronique, il subsiste d’importants obstacles qui ralentissent la transition, en particulier pour les petites entreprises. Le coût est de plus en plus souvent cité comme un frein : 46 % des entrepreneurs s’inquiètent de l’impact financier, soit une augmentation de 8 % par rapport au trimestre précédent.
Bien qu’il soit positif que les entreprises commencent à connaître les avantages de la facturation électronique et ne considèrent donc pas la nouvelle législation uniquement comme une obligation, le coût et la mise en œuvre restent des obstacles.
Philippe Kimpe, fondateur de Lucy
De plus, il règne une incertitude quant à l’implémentation technique de Peppol. 36 % ne savent pas comment commencer. Il y a également des préoccupations en matière de confidentialité (30 %) et certains craignent de devenir dépendants d’un seul système (24 %). Ces inquiétudes montrent qu’une orientation claire et des solutions accessibles restent cruciales pour impliquer les PME à temps dans le processus de facturation numérique.
Le temps presse
Le gouvernement belge a fixé la date limite pour la facturation électronique via le réseau Peppol au 1er janvier 2026. À partir de cette date, toutes les entreprises belges assujetties à la TVA devront envoyer et recevoir leurs factures via Peppol. Les comptables jouent un rôle crucial dans ce processus. La majorité des informations concernant cette obligation parviennent aux entreprises principalement par l’intermédiaire des comptables (47 %) et du réseau professionnel (32 %). Le gouvernement joue un rôle moins important, ne représentant que 23 % des sources d’information. Il incombe aux experts-comptables, aux fournisseurs de logiciels et au gouvernement de dissiper les inquiétudes concernant Peppol, car le temps presse.