Meta entraîne des modèles d’IA avec des données européennes

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Les utilisateurs de Facebook et Instagram dans l’UE céderont leurs données publiques pour l’entraînement de l’IA s’ils n’ont pas fait objection. Meta affirme avec conviction être cette fois-ci en conformité avec la législation sur la protection de la vie privée.

Meta commence à entraîner ses modèles d’IA générative sur la base des interactions publiques et du contenu des utilisateurs adultes dans l’UE. L’entreprise l’a annoncé le mois dernier dans un billet de blog. Les utilisateurs ont eu la possibilité de s’y opposer, mais cette échéance est désormais passée. Il est toujours possible de remplir le formulaire, mais Meta ne peut plus garantir qu’il accédera à votre demande.

Qu’utilise Meta ?

Meta souligne qu’elle n’alimentera ses systèmes d’IA qu’avec des données publiques des utilisateurs de Facebook et Instagram. Concrètement, il s’agit des messages publics et des réactions que vous partagez via les plateformes de l’entreprise. Les interactions avec l’assistant IA de Meta, telles que les questions posées ou les commentaires, seront également intégrées dans le processus d’entraînement.

Meta promet qu’elle s’abstiendra d’utiliser vos conversations privées sur Messenger et WhatsApp. Les publications des mineurs resteront également hors de portée : ceux-ci reçoivent déjà des vidéos violentes dans leur fil d’actualité depuis que Meta a cessé sa politique de modération avec l’approbation de Donald Trump.

Chatbot européen

Le choix du moment de cette annonce n’est pas fortuit. Meta AI a été officiellement lancé récemment en Europe. La fonction de chat IA est depuis lors disponible dans diverses applications de messagerie de l’entreprise. Selon Meta, le partage des données d’utilisation européennes devrait permettre au chatbot de mieux s’adapter à la langue, à la culture et aux habitudes des utilisateurs européens.

Les utilisateurs de l’UE ont déjà reçu des notifications dans les applications et par courriel expliquant quelles données Meta souhaite utiliser et pourquoi. Les notifications contenaient également un lien vers un formulaire permettant aux utilisateurs de faire objection. Les objections précédemment soumises restent valables.

Une ligne délicate

Meta est convaincue d’être cette fois-ci en conformité avec la législation européenne sur la protection de la vie privée. Il y a un an, Meta s’était heurtée à l’opposition des militants de la protection de la vie privée, ce qui l’avait conduite à suspendre l’entraînement et le lancement de produits d’IA en Europe. Les autorités de contrôle irlandaises et européennes de la protection des données ont maintenant donné leur feu vert à Meta pour sa méthodologie.

Meta affirme même être désormais beaucoup plus transparente quant à la manière dont elle entraîne ses modèles d’IA que les autres grandes entreprises technologiques américaines. Elle ne peut en tout cas pas faire pire que X. Elon Musk a reçu une réprimande des autorités de contrôle car X avait commencé à collecter des données d’utilisateurs sans en demander l’autorisation au préalable. La frontière entre ce qui est public et ce qui est privé est très mince dans le contexte de l’entraînement de l’IA.

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Cet article est paru initialement le 15 avril et a été mis à jour avec les informations les plus récentes.