Des études montrent que le succès du déploiement de la 5G en Europe dépend principalement de l’attribution opportune du spectre et d’une politique réfléchie.
La disponibilité de la 5G en Europe varie considérablement selon les pays. La Belgique reste loin derrière les leaders d’Europe du Nord et du Sud. Cela n’est pas dû à la géographie ou à la densité de population, mais surtout à la rapidité et à la politique d’attribution du spectre.
La politique détermine la couverture 5G
Une étude récente basée sur les données de Speedtest Intelligence montre que les pays européens ont des taux de couverture 5G très variés. Alors que le Danemark, la Suède et la Grèce ont atteint plus de 75 % de disponibilité 5G au deuxième trimestre 2025, la Belgique est restée bloquée à seulement 11,9 %. D’autres pays d’Europe occidentale et centrale comme le Royaume-Uni et la Hongrie obtiennent également de faibles scores. En moyenne, les utilisateurs mobiles européens ont passé 44,5 % de leur temps sur des réseaux 5G, contre 32,8 % un an plus tôt.

Les différences s’expliquent par des choix politiques. Des attributions rapides du spectre, des obligations de couverture contraignantes et l’encouragement du partage d’infrastructures s’avèrent être des facteurs cruciaux pour un déploiement réussi. Dans des pays comme la Suède et l’Italie, l’activation récente de la bande 700 MHz a entraîné une augmentation significative de la couverture. La Belgique, en revanche, a été confrontée à des années de retard en raison de désaccords politiques entre les régions et de normes de rayonnement strictes à Bruxelles.
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Rythme lent pour la 5G Standalone
Non seulement en termes de couverture, mais aussi en ce qui concerne la 5G Standalone (SA), l’Europe est à la traîne. Seuls 1,3 % des mesures Speedtest dans l’UE sont effectuées via un réseau 5G SA. L’Espagne fait exception avec huit pour cent, en partie grâce à l’utilisation des fonds de relance européens pour soutenir les réseaux ruraux. En comparaison, aux États-Unis et en Chine, la part est respectivement supérieure à 20 et même 80 %.
Pour la Belgique, la vente aux enchères tardive du spectre joue également un rôle. Elle n’a eu lieu qu’en 2022, trois ans plus tard que prévu. Entre-temps, les opérateurs belges ont utilisé des techniques telles que le Dynamic Spectrum Sharing (DSS) pour montrer artificiellement une couverture 5G, sans réaliser de véritables avantages en termes de vitesse ou de capacité.
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L’étude souligne que ce sont les choix politiques — et non le retard technologique ou les contraintes géographiques — qui font la différence. Les pays qui attribuent leur spectre plus rapidement et de manière stratégique en récoltent maintenant les fruits. La Belgique est confrontée au défi d’accélérer le déploiement si elle veut réaliser ses ambitions numériques d’ici 2030.