Le secteur cybernétique belge doublera d’ici 2030 : 4 000 experts recherchés

Le secteur cybernétique belge doublera d’ici 2030 : 4 000 experts recherchés

La forte croissance du secteur cybernétique belge met en évidence la pénurie d’experts en cybersécurité, selon les chiffres d’Agoria. Actuellement, 4 000 postes vacants ne sont pas pourvus.

Le secteur belge de la cybersécurité a connu une forte croissance ces dernières années et prévoit de doubler son chiffre d’affaires d’ici 2030. Toutefois, une pénurie structurelle de talents menace de saper cette croissance, selon une analyse sectorielle de la fédération technologique belge Agoria.

Le chiffre d’affaires continue d’augmenter

Entre 2021 et 2024, le chiffre d’affaires du secteur belge de la cybersécurité a augmenté de plus de 65 %, passant de 1,58 à 2,61 milliards d’euros. La valeur ajoutée a augmenté de plus de 50 % au cours de la même période, pour atteindre 915 millions d’euros. L’emploi a également fortement augmenté : le nombre d’emplois à temps plein dans le secteur a grimpé de 52 % en trois ans, pour atteindre 9 750.

Chiffre d’affaires du secteur belge de la cybersécurité. Source : Agoria

La croissance se poursuivra dans les années à venir. Agoria prévoit une augmentation annuelle du chiffre d’affaires de 15,9 % en moyenne. D’ici 2030, le chiffre d’affaires total devrait donc à nouveau doubler. Le secteur compte actuellement 732 entreprises et fournit principalement des services aux entreprises de télécommunications et d’informatique (28 %), aux banques et aux assureurs (22 %) et aux pouvoirs publics (11 %). L’exportation est également importante : plus d’un cinquième des services sont destinés à l’étranger.

4 000 postes vacants

La croissance rapide met en évidence les points faibles du secteur. Il y a actuellement 4 000 postes vacants pour des spécialistes de la cybersécurité, avec un taux de vacance de 12,4 %. Ce chiffre est considérablement plus élevé que dans le secteur informatique au sens large (5,3 %) et dans l’économie générale (3,9 %). Malgré l’essor des formations, seul un nombre limité de diplômés est disponible chaque année.

« Mais les quelques centaines de diplômés par an ne suffisent pas à combler le fossé. Nous avons un besoin urgent de renforcer la coopération avec les hautes écoles, les universités et les autres établissements de formation. Les connaissances en matière de cybersécurité doivent être intégrées beaucoup plus tôt dans les formations, et pas seulement dans le domaine numérique », déclare Saskia van Uffelen, manager Future Workforce chez Agoria.

Entreprises vulnérables

Parallèlement, de nombreuses entreprises belges restent vulnérables. Les petites entreprises n’investissent toujours pas suffisamment dans la sécurité. La réglementation NIS2 devrait améliorer la cybersécurité des entreprises, mais là aussi, les PME sont à la traîne. En 2025, le nombre de cyberattaques en Belgique a augmenté de 165 %, pour atteindre une moyenne de 275 par jour. En 2024, un quart des entreprises belges en ont été victimes.

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Pour lutter contre cette vulnérabilité, Agoria a développé, en collaboration avec son réseau cybernétique « Cyber Made in Belgium », différents outils et formations gratuits, dont cyberstart.be et le Cyber Risk Scan. L’organisation appelle les décideurs politiques à prendre davantage de mesures de soutien ciblées, à coopérer et à investir dans l’enseignement.