Critique du Motorola Razr 60 Ultra : dans la poche

Le Motorola Razr 60 Ultra est enfin prêt à concurrencer Samsung. Le smartphone pliable s’est débarrassé de (presque) tous ses problèmes de jeunesse.

Souhaitez-vous impressionner vos collègues ou lors d’une réunion de famille ? Posez alors un smartphone pliable sur la table. Bien que le concept du foldable ne soit plus aussi nouveau, peu de personnes en ont effectivement vu ou tenu un. Il y a plusieurs raisons à cela : outre le prix élevé, les problèmes de jeunesse ont longtemps persisté.

Il en a été de même pour le Motorola Razr. Les premières générations n’ont pas réussi à nous convaincre que le pliable pourrait devenir la nouvelle norme. Motorola a un problème supplémentaire : tout le monde associe les téléphones pliables à Samsung.

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La nouvelle famille Razr 60 doit changer cela. Outre un modèle d’entrée de gamme (relativement) abordable, le Razr 60 Ultra doit pouvoir se positionner aux côtés du Samsung Galaxy Z Flip. Le prix élevé (1 299 euros TTC) crée de grandes attentes. Est-ce l’appareil qui fera parler tout le monde de « la Motorola » ?

Ode au téléphone à clapet

Le Motorola Razr 60 Ultra vous rend nostalgique du téléphone à clapet, bien que le fabricant ait adapté le concept au présent. Le design n’a pas beaucoup changé par rapport à la génération précédente. La charnière épaisse doit inspirer confiance quant à la capacité de l’appareil à résister à de nombreux cycles de pliage. Le revêtement en cuir à l’arrière donne à l’appareil un aspect luxueux, mais malheureusement, il attire la poussière et la saleté.

Lorsque vous dépliez le téléphone, vous disposez d’un écran de 7 pouces. La résolution de 1 224 x 1 912 est suffisamment élevée, mais inférieure à celle des appareils de même prix, tout comme la luminosité maximale (1 000 nits). Motorola tente de compenser cela avec un taux de rafraîchissement de 165 Hz. Sur le papier, cela semble impressionnant, mais en pratique, peu d’applications en tirent parti.

La ligne de pliage a longtemps été une source d’irritation pour les téléphones pliables, mais elle devient de moins en moins visible au fil des ans. Lorsqu’il est éteint, vous verrez encore clairement la ligne. En utilisation, elle se fond presque entièrement dans le contenu de l’écran.

Dans la paume de votre main

Précisément parce que Motorola exploite intelligemment le design du téléphone à clapet, vous n’utiliserez pas si souvent ce grand écran. L’année dernière, nous avons déjà découvert quelques astuces qui sont à nouveau présentes. Plié, le Motorola Razr 60 Ultra tient dans la paume de votre main et vous ne le sentez presque pas dans votre poche de pantalon.

Grâce au scanner d’empreintes digitales judicieusement placé, vous pouvez déverrouiller et utiliser l’appareil sans avoir à l’ouvrir. Après la période de test, nous avons même dû nous réhabituer à un scanner d’empreintes digitales intégré à l’écran.

L’écran de couverture (4 pouces, 1 272 x 1 080 pixels) est suffisamment grand pour afficher clairement les applications, du moins pour ceux qui ne sont pas presbytes. Par exemple, taper un message dans WhatsApp ou gérer les notifications fonctionne parfaitement sur l’écran de couverture. Vous pouvez épingler jusqu’à douze applications, en plus des widgets pour la météo, le calendrier, les contacts, etc. Le widget de jeux avec quatorze jeux préinstallés pour l’écran de couverture n’était pas nécessaire.

À notre avis, Motorola exploite mieux l’écran de couverture que Samsung en lui donnant autant de fonctionnalités. Cela montre qu’un téléphone de poche peut effectivement offrir une valeur ajoutée.

Des performances de fleuron à part entière

Le Motorola Razr 50 était largement en deçà des attentes en termes de performances. Motorola ne peut pas se permettre cela avec le modèle Ultra. Si vous appliquez le prix le plus élevé à votre appareil, il doit également offrir des performances adéquates, et heureusement, c’est le cas. Motorola intègre le Qualcomm Snapdragon 8 Elite dans l’appareil : le processeur pour smartphone le plus puissant du moment.

En termes de performances, le Motorola Razr 60 Ultra n’a rien à envier aux téléphones haut de gamme de Samsung, OnePlus et Oppo. C’est logique, car à l’exception d’Oppo, tous les appareils de cette comparaison partagent le même processeur Qualcomm. Les appareils Samsung Galaxy S parviennent à tirer un peu plus du processeur, mais vous ne le remarquerez pas dans les applications quotidiennes.

GPU

En termes de performances graphiques, nous constatons également une puissance de calcul brute légèrement inférieure dans le Motorola Razr 60 Ultra, mais l’appareil est plus que bien équipé pour les tâches graphiques les plus exigeantes.

Adapté au travail

Lors d’une simulation d’applications professionnelles, le Motorola Razr 60 Ultra maintient sa bonne trajectoire. Il n’y a aucun doute qu’il s’agit d’un véritable fleuron. Un grand bond en avant, surtout nécessaire, pour pouvoir rivaliser avec les appareils de Samsung, qui prouvent depuis longtemps que la pliabilité peut aller de pair avec des performances de pointe.

Un point de préoccupation est que le Motorola Razr 60 Ultra chauffe de manière perceptible. Cela semble se produire principalement lors d’une utilisation prolongée de l’écran de couverture. Il est possible que l’appareil ait alors moins d’espace pour respirer. Il est donc parfois nécessaire de déplier l’appareil.

Batterie

La capacité de la batterie reste une limitation difficile à surmonter pour les smartphones pliables : un revers technologique du design. Comme l’écran doit pouvoir se plier, il n’y a tout simplement pas de place pour une grande batterie. La capacité de la batterie est de 4 700 mAh.

La puce Snapdragon économe en énergie peut compenser cela en partie. Sous une charge légère, le Motorola Razr 60 Ultra tient longtemps. L’appareil atteindra sans aucune difficulté la fin de la journée. Ce n’est que lorsque nous soumettons la batterie à une pression constante élevée que le Motorola Razr 60 Ultra éprouve plus de difficultés.

Recharge

Les téléphones Motorola se distinguent souvent par des temps de charge rapides. Ce n’est pas le cas pour le Razr 60 Ultra. En principe, la capacité de charge devrait être de 68 W, mais nos tests racontent une autre histoire. L’appareil ne se charge pas plus rapidement que le Samsung S25 Ultra, qui pourtant ne charge qu’à « seulement » 45 W et doit remplir un réservoir plus grand (5 000 mAh). Même la batterie de 6 000 mAh du OnePlus 13 se recharge beaucoup plus rapidement.

Appareils photo

Les caméras font un usage intelligent du design pliable. Ainsi, vous pouvez facilement prendre un selfie sans avoir à ouvrir le téléphone. Vous tenez le téléphone dans votre main tout en voyant un aperçu sur l’écran de couverture et vous prenez la photo par un simple toucher du bouton de volume. Au début, vous vous tromperez parfois en appuyant sur le bouton marche/arrêt. Une fois déplié, vous pouvez utiliser la caméra de 50 MP intégrée à l’écran.

La double caméra principale se compose d’un capteur de 50 MP (f/1.8, 24mm) et d’un capteur grand-angle de 50 MP (f/2.0, 12mm, 122°). Les deux caméras produisent des images de bonne qualité et peuvent être utilisées alternativement pour capturer différentes perspectives, sans avoir l’impression de sacrifier la qualité.

En regardant plus en détail, quelques imperfections apparaissent. Le vert des arbres et des pelouses ressort un peu par rapport au reste de la photo, et les objets bleus sont parfois sur-saturés. Si vous n’êtes pas trop sensible aux couleurs, vous serez satisfait des caméras, mais le Razr 60 Ultra n’est pas le meilleur choix pour la photographie.

L’absence d’une caméra zoom dédiée se fait le plus sentir. Vous êtes limité au zoom numérique de la caméra principale qui perd visiblement en netteté. Nous ne nous en préoccuperions pas si nous n’avions pas affaire à un téléphone à 1 299 euros. Si vous comparez les photos zoomées du Razr 60 Ultra avec d’autres téléphones haut de gamme comme le Samsung Galaxy S25 Ultra, le OnePlus 13 ou l’Oppo Find X8 Pro, la différence est indéniable.

Support décevant

Non seulement le matériel du Razr 60 Ultra est beaucoup plus performant, mais le logiciel semble également plus stable et surtout plus professionnel. Cette année, nous n’avons plus à faire face à des accrocs ou des publicités agaçantes.

Le widget de jeu sur l’écran de couverture est peut-être un peu excessif, mais son existence peut être ignorée. Les mouvements de main programmés, comme tourner le poignet pour ouvrir l’appareil photo, n’ont pas toujours été compris par l’appareil de test, mais peut-être nos poignets ne sont-ils pas assez souples.

Malheureusement, la politique de mise à jour n’a pas été revue. Quatre ans de mises à jour de sécurité ne sont plus suffisants aujourd’hui, alors que la concurrence offre jusqu’à sept ans. Compte tenu du prix élevé de l’appareil, c’est même un peu scandaleux.

Verdict : presque Ultra

Le Motorola Razr a parcouru un long chemin. De nombreux points faibles des premières générations ont été résolus dans le Razr 60 Ultra, qui pour la première fois se comporte comme le téléphone premium qu’il doit être. Le design du téléphone à clapet devient de plus en plus agréable une fois la courbe d’apprentissage passée, et avec le Razr 60 Ultra, Motorola a un foldable qui n’est pas seulement beau à l’extérieur. L’étiquette Ultra n’est pas exagérée.

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Samsung a acquis un concurrent digne de ce nom, bien que Motorola se laisse encore prendre à quelques imperfections. Les caméras ne sont pas encore au niveau que l’on pourrait attendre d’un téléphone haut de gamme, et quatre ans de mises à jour ne suffisent pas pour un fabricant dans cette catégorie de prix. Si Motorola franchit cette prochaine étape, les gens ne demanderont plus ‘Est-ce celui de Samsung ?’ lorsqu’ils verront un Razr.

Motorola Razr 60 Ultra – à partir de 1 299 euros TTC – quatre ans de mises à jour – deux ans de garantie