L’association CISPE saisit le Tribunal européen pour contester l’approbation de l’acquisition de VMware par Broadcom. L’organisation souhaite faire annuler la décision.
L’organisation représentative des fournisseurs européens d’infrastructures cloud CISPE a déposé un recours formel auprès du Tribunal européen contre l’approbation de l’acquisition de VMware par Broadcom.
Selon CISPE, la Commission européenne a commis des erreurs juridiques dans l’évaluation de l’acquisition. En effet, dans la décision publiée, la Commission reconnaît que l’acquisition comporte des risques pour le marché. Néanmoins, elle n’a pas imposé de conditions appropriées qui auraient dû prévenir les distorsions de concurrence. CISPE affirme que ces erreurs sont suffisamment graves pour justifier l’annulation de la décision.
L’acquisition de VMware par Broadcom a été approuvée par l’UE en 2023. En mai de cette année, la Commission a publié le résumé de cette décision. C’est sur cette base que CISPE saisit maintenant le Tribunal.
Préjudice pour les clients et partenaires
Depuis l’acquisition, Broadcom a unilatéralement résilié des contrats existants et imposé de nouvelles conditions de licence. Les augmentations importantes des prix, les regroupements obligatoires de services auparavant vendus séparément et les contrats pluriannuels obligatoires pour l’accès aux logiciels VMware sont particulièrement préjudiciables aux clients.
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De nombreuses entreprises et institutions européennes dépendent de VMware et voient maintenant leurs coûts augmenter de façon extrême. Étant donné la position de la suite VMware dans la couche d’infrastructure, une migration rapide vers une alternative n’est pas simple. En pratique, Broadcom prend en otage les clients de VMware : ils n’ont généralement pas d’autre alternative à court terme que de payer.
Ce mois-ci, Broadcom a imposé de nouvelles restrictions qui peuvent exclure les petits fournisseurs de cloud, dont de nombreux membres de CISPE, de l’utilisation et de la revente des services VMware. CISPE craint que cela ne consolide le marché autour d’un nombre limité de grands fournisseurs et ne porte atteinte à la liberté de choix des clients. Les revendeurs européens voient leur modèle de services s’effondrer sans grand préavis. La décision est également douloureuse pour leurs clients finaux.
Absence d’action de la Commission
L’organisation avait déjà fait part de ses préoccupations concernant les pratiques de licence de Broadcom à la Commission européenne. Malgré plusieurs rencontres et des échanges d’informations approfondis, la Commission n’a pris, selon CISPE, aucune mesure pour protéger le secteur européen du cloud.
La Commission a vu que l’acquisition de VMware par Broadcom serait risquée et depuis son entrée en vigueur, toutes les inquiétudes préalables s’avèrent justifiées. Pourtant, l’UE n’intervient pas. C’est pourquoi CISPE saisit maintenant le tribunal. L’objectif est de faire annuler l’approbation actuelle.