En réponse aux nouvelles règles européennes, Apple a supprimé les applications web sur le marché européen. Le fabricant de l’iPhone pense que c’est plus facile que de conformer les applications à la réglementation. L’UE a ouvert une enquête.
Dans la dernière version bêta d’iOS, les applications web (Progressive web applications ou PWA) ne fonctionnent plus pour les utilisateurs d’iPhone dans l’Union européenne. Une telle application a la forme d’une application traditionnelle, mais fonctionne en fait entièrement dans le navigateur. Selon Apple, la société n’a pas de choix : elle est obligée de supprimer cette fonctionnalité d’iOS en Europe pour se conformer aux nouvelles règles de la législation sur les marchés numériques (Digital Markets Act, ou DMA).
La DMA oblige Apple à autoriser d’autres moteurs de navigateur en plus de Webkit. Aujourd’hui, toutes les applications web doivent fonctionner avec le moteur Webkit d’Apple, mais bientôt les développeurs devront théoriquement pouvoir proposer des applications web via Chromium, par exemple. Mais Apple ne veut pas entendre parler d’une telle possibilité. La société affirme qu’une telle chose ne peut pas être faite en toute sécurité, et rejette donc complètement les PWA : pas de PWA, pas de discrimination à l’égard des autres moteurs de navigateur. On voit, en plissant les yeux, un doigt d’honneur dirigé vers la Commission européenne.
Pas de PWA, pas de liberté pour les développeurs
Cette Commission se prépare maintenant à lever son propre doigt à ce sujet. Après tout, les applications web sont un moyen pour les développeurs de contourner l’App Store et sa commission de 30 %. En désactivant les PWA, les développeurs doivent à nouveau passer par l’App Store. Bien que le débat ne porte en réalité que sur un nombre limité d’applications, Apple se présente une fois de plus comme un monopoleur. L’UE a lancé une première enquête pour déterminer si iOS sans PWA est effectivement trop restrictif pour les développeurs. Apple continuerait ainsi à violer les règles de la DMA.
Dans cette enquête initiale, l’UE cherche à obtenir des informations supplémentaires chez Apple. Il faudra attendre une étape ultérieure pour savoir si l’Union lancera également une procédure plus large. Si c’est le cas, les amendes astronomiques imposées à Apple pourraient atteindre jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires annuel.