La puce HPC européenne retardée et presque dépassée

SiPearl Rhea

Le CPU européen Rhea de SiPearl, qui est censé alimenter les systèmes HPC, a de nouveau été retardé. Les premiers prototypes ne devraient pas sortir avant 2025, à un moment où toutes les technologies installées seront obsolètes.

Le CPU Rhea de SiPearl a été repoussé à 2025. SiPearl ne distribuera des prototypes du CPU HPC que vers cette date, la disponibilité générale étant prévue pour une date ultérieure non précisée. Le CPU Rhea fait partie de l’initiative initiative pour un processeur européen visant à renforcer les capacités de l’UE en matière de calcul haute performance, et était initialement prévu pour 2023.

Technologie dépassée

En 2025, les efforts de SiPearl et les fonds de l’UE risquent de devenir quasiment inutiles. En effet, tous les principaux composants technologiques sur lesquels repose le CPU Rhea seront obsolètes.

  • Rhea contiendra 80 cœurs de calcul (au lieu des 72 initialement prévus), construits sur des conceptions Arm Neoverse V1. Neoverse V2 est déjà utilisé aujourd’hui par des entreprises comme AWS et Google, et l’année prochaine, Neoverse V3 viendra le concurrencer.
  • La puce a une structure de mémoire unique avec quatre piles HBM2E et une interface DDR5 de 256 bits. Cette année, les puces HPC adoptent la mémoire HBM3.
  • SiPearl fabriquera les processeurs sur un procédé de 7 nm de TSMC. Le 5 nm est aujourd’hui la norme et, au moment du lancement de Rhea, les processeurs concurrents sortiront de la bande des 3 nm.

Et Jupiter ?

Rhea1 devrait paver la voie aux futures puces HPC fabriquées en Europe. Le processeur peut encore être pionnier dans ce domaine. Après tout, SiPearl fournit un support à un large écosystème. De plus, toute mesure visant à adopter cette puce contribuera à l’adoption des générations suivantes.

Un premier superordinateur fonctionnant avec Rhea est également déjà en préparation. L’impact sur le système Jupiter, qu’Eviden construira en Allemagne, n’est pas clair. Le moment de la livraison de ce système, prévue pour cette année, semble irréaliste.

Démarrage échoué

Pourtant, cette saga est loin d’être un succès. Le retard pris atténuera sans doute l’impact de Rhea. De plus, le projet est un peu changé de forme depuis le début.

En effet, l’ambition de l’initiative pour un processeur européen est de faire en sorte que l’UE puisse concurrencer les États-Unis et le Japon avec ses propres puces. Arm, dont les conceptions sont adoptées par SiPearl, est à l’origine une société britannique qui est maintenant fermement entre les mains des Japonais par l’intermédiaire de la société mère Softbank. Son écosystème sous licence est également moins ouvert que, par exemple, Risk-V.

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